Je veux ouvrir un restaurant !

Si vous avez décidé d’ouvrir un restaurant en France, n’oubliez pas que l’art culinaire fait partie de notre patrimoine et de notre culture. Mais avant de vivre votre passion, certaines étapes sont incontournables. Dans cette article, nous passons en revue les aspects administratifs de la question.

Ouvrir son restaurant, oui mais selon quel concept ?

Avant toute formalité et autres démarches administratives, il faut être sûr du concept de votre restaurant. C’est de cette réflexion que naîtra l’attrait de votre lieu et que les choix futurs se feront aisément. Etes-vous attiré par l’ouverture d’un fast food ou d’un restaurant traditionnel ? S’agira-t-il d’un service à table ou d’un food truck ?

Les concepts sont totalement différents et entraînent des interactions également différentes. Par exemple, le régime de TVA, le statut juridique et le budget à prévoir (nettement plus significatif pour un restaurant que pour un food truck). Pour toutes ces raisons, il est nécessaire d’établir un business plan qui apportera les réponses nécessaires à la bonne mise en marche de votre projet.

Ouvrir son restaurant, oui mais sous quel statut juridique ?

Ouvrir un restaurant, c’est avant tout créer une société et donc faire le choix d’un statut juridique. Tout dépend en premier lieu de votre implication seul à de votre objectif d’entreprendre avec des associés.

Si vous entreprenez en solo, les statuts juridiques possibles sont l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) qui équivaut à une SARL à un seul associé, et l’EI (Entreprise Individuelle). L’EI ne semblant pas adaptée à la restauration car être auto-entrepreneur et restaurateur, c’est accepter que ses biens personnels soient confondus avec son patrimoine professionnel, ce qui revient à endosser l’entière responsabilité des dettes de son entreprise. Ce n’est pas forcément une bonne solution lorsqu’il faut investir lourdement pour installer son restaurant.

Note : la situation est à examiner de près dans le cas du food truck.

Si vous envisagez d’ouvrir votre restaurant avec des associés, le statut juridique majoritairement utilisé est celui de la SARL (Société A Responsabilité Limitée). Composée de deux associés minimum, ces derniers ne sont responsables des dettes de la société qu’à hauteur du montant de leurs apports.

Du statut juridique découle le statut social de l’entrepreneur et le régime fiscal de l’entreprise.

Ouvrir son restaurant, oui mais quelles sont les formalités obligatoires ?

Suite au choix du statut juridique, il faut rédiger des statuts, identifiés comme l’étape clé de la création d’entreprise. Le contenu des statuts influence le fonctionnement du restaurant tout au long de sa vie, définit le statut du dirigeant, indique comment sont réparties les parts de l’entreprise et signifie quelles sont les modalités d’entrée et de sortie des associés. Outre ces informations, les statuts stipulent l’activité principale de la société, les coordonnées du siège social (adresse administrative de la société) ainsi que le montant du capital social. Ce capital ayant été déposé dans un organisme financier, l’officialisation de la société n’intervient qu’une fois la partie réglementaire de ce capital libérée.

Les coordonnées et la date de nomination du gérant figurent dans les statuts s’il est nommé simultanément à leur rédaction ou dans un acte séparé si cette nomination est ultérieure à la signature des statuts par tous les associés.

Dans le même temps que la mise en place des statuts, il faut effectuer les formalités d’inscription au RCS (Registre du Commerce et des Sociétés) et, éventuellement à la Chambre des Métiers. Une fois ces formalités effectuées, l’entrepreneur s’occupe de la publication de l’annonce légale dans un JAL (Journal d’Annonces Légale) du département du siège social du restaurant.

Les statuts juridiques ainsi que l’avis de parution de l’annonce légale sont finalement déposés au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) ou auprès du greffe du Tribunal de Commerce compétent.

Ouvrir son restaurant, oui mais où situer son local commercial ?

La localisation du lieu où s’exerce l’activité de restauration, éventuellement différente du siège social de l’entreprise, est essentielle. Elle résulte d’une analyse de marché, elle doit être en rapport avec le style de votre restaurant et appartenir à un secteur ciblé pour attirer un maximum de clients. L’emplacement d’un restaurant est primordial, tout autant que la qualité des produits utilisés et les capacités du chef cuisinier.

La localisation idéale répond à quatre critères, s’appliquant ou non si le restaurant est situé dans une zone piétonne :

·       Proximité d’un axe passant.

·       Zone bien achalandée.

·       Présence de parking, arrêts de bus, proximité d’une gare, d’un aéroport, etc.

·       Appartenance à un lieu « qui bouge » où l’on trouve d’autres commerces, des cinémas, etc.

Ouvrir son restaurant, oui mais comment obtenir le permis d’exploitation ?

Pour obtenir le permis d’exploitation, l’entrepreneur-restaurateur doit suivre une formation d’une durée relative à sa situation. Une fois ce permis en poche, il peut faire la demande de la « licence restaurant » ou de la « licence de débit de boissons » (licence IV) afin d’être en règle pour vendre des boissons alcoolisées accompagnées ou non d’un repas.

Le permis d’exploitation est délivré pour 10 ans, permettant l’exploitation de la licence durant le même nombre d’années.

Voilà pour un petit tour des nombreux aspects administratifs à prendre en compte, qui sont sans doute une des clés de votre réussite. Une des clés, mais pas la seule car ensuite il va falloir faire une étude de rentabilité de votre restaurant, et c’est encore une autre histoire.